Avril

Du 30 Mars au 3 avril

Salta, Jujuy, la fin de l'Argentine.... 

Nous arrivons à Salta,  3ème plus grande ville d'Argentine mais pour nous celà annonce la fin de l'aventure dans ce pays. Apres reréflexionflexion, nous decidons de ne pas trop nous y attarder car cest toujours le même problème,  chaque fois que nous voulons randonner en montagne cest une vrai expédition. Motivation et pesos manquant nous optons pour tracer notre chemin mais pas avant d'avoir visité le musée archéologique de haute montagne qui recèle d'histoires passionnantes. Etant dans la région la plus indienne du pays, la culture et le patrimoine inca sont très présent. C'est ainsi que des fouilles archéologiques ont découverts des vestiges sur les plus hauts sommets. Le peuple inca avait un respect particulier pour la nature, témoigné par une croyance forte en la Patchamama, la terre mère, divinité supérieur à qui était destinés de nombreux rites sacrés. L'un deux, particulièrement troublant, consistait à sacrifier les plus beaux enfants, souvent ceux des chefs,  jugés dignes d'être offerts à la Patchamama. Pour eux et leurs familles, être choisi était un grand honneur. Après une grande fête et un mariage, les jeunes enfants étaient emmener au sommet des plus hautes montagnes, vêtus de leurs plus beaux habits et de nombreux objets sacrés.  Au terme de cette procession, on leur faisait boire une boisson alcoolisée à base de maïs,  la chicha afin de les rendre inconscients et on les enterrait. C'est ainsi que de nombreux corps ont été retrouvés, extrêmement bien conservés par le froid et la faible teneur en oxygène de l'air à plus de 6000m. En 1999, 3 d'entre eux furent retrouvés en haut du volcan Llullallaico à 6780m, et sont aujourd'hui exposés dans ce fameux musée. Les deux enfants (6 et 7 ans) et la jeune fille (15ans), sont présentés à tour de rôle tous les 6 mois afin de conserver leurs corps dans les meilleurs conditions.  La vision de la petite fille que nous avons eu la chance d'observer est très impressionnante car on pourrait penser qu'elle puisse ouvrir les yeux à tout moment. 

Apres ce voyage dans le temps, direction jujuy, une ville au nord de Salta pour la dernière étape argentine, la formidable quebadra de Humahuaca, inscrite au patrimoine mondiale de l'humanité depuis 1990. Se distinguant par ses montagnes aux couleurs multiples, la quebrada s'étant jusqu'à la frontière bolivienne.  Passant du jaune au rouge en passant par le violet ce paysage de haute montagne nous en met plein la vu. 

...Ou presque!

L'heure de quitter l'Argentine est arrivée.  Billets de bus en poche, nous nous apprêtons à passer 10h à regarder la cordillère defiler sous nos yeux. 40min après l'heure annoncée,  le bus arrive et nous montons dedans soulagés de le voir enfin. Le voyage est merveilleux et les heure defilent rapidement. Nous repassons devant les montagnes aux 7 couleurs de la quebrada de Humahuaca, nous grimpons dans des lacets interminables les montagnes oranges pour arriver jusqu'à deux salars immenses. Un salar, c'est une épaisse croute de sel qui forme le fond des lacs lors de la saison des pluie. 



4h30 plus tard, nous voilà à la frontière chilienne. L'un des chauffeur, après 30min de discussion aves les douaniers, nous annonce un grave problème.  Le passage est bloqué à cause de la neige et nous ne pouvons passer la frontière. Deux possibilités s' offrent à nous: rentrer à Jujuy ou dormir ici... à 4200m d'altitude. Pendant 1h30, les conducteurs tentent de joindre leur chef. Compréhensifs sur le moment, nous perdons un peu patience en apprenant par quelqu'un d'autre qu'il n'y a absolument pas de neige sur la route mais que le retard ce matin nous a fait arrivés 30min après la fermeture de la frontière. L'idée de dormir aussi haut sans acclimatation nous inquiète.  Finalement, le chef décide de rentrer à Jujuy, retour au point de depart après 12h de bus. La compagnie nous offre la nuit à l'hotel et nous repartons le lendemain matin à 6h. Cette aventure nous aura malgré tout permis de voir le coucher de soleil sur le salar et la pleine lune orange éclairant les quelques sommets qui dépassent des nuages et c'est magique.


 Ce nouveau voyage est aussi beau que la veille et c'est en retenant notre souffle que ne passons enfin ces quelques plots qui nous séparent du Chili. La suite du voyage est stupéfiant. Des volcans enneigés se decouvrent au fur et à mesure, les chaines de montagnes n'en finissent pas. Nous passons un col a 4800m, le niveau du Mont Blanc. Cette route est incroyable, pas un instant de Jujuy a San Pedro de Atacama le paysage ne mérite d'être observé. 



 

Du 5 au 7 avril

San Pedro de Atacama

Ce long trajet nous à finalement emmené jusqu'à l'endroit le plus aride du monde, le désert d'Atacama (0, 2 mm d'eau par an, les années sèches).  Nous comprenons vite pourquoi les chiliens sont si fiers de ce village car le decors est sublime. Le désert est entouré de volcans aux cimes enneigées et du haut de nos 2600m on se sent bien bas et un peu plus dépaysés car ce lieu ne ressemble en rien à ce que nous avons déjà vu au Chili avec ses rues en terre et ses maisons en torchis. Nous sentons venir doucement la culture amérindienne. A l'auberge nous rencontrons rapidement 2 voyageurs solitaires, Tim à l'accent americanobelge et Gabriel à l'accent québécois,  avec qui nous partagerons la fin de notre aventure chilienne dans la joie et la bonne humeur! Le lendemain, on est parti de bon matin (enfin vers 15h...), on est parti sur les chemins, à bicycleeetteuuh, y'avait Gabi, y'avait Timi, y'avait Julie et Jean-Mariiiie, à bicycleeetteuuh... C'est donc en vélo que nous décidons de découvrir les alentours, en commençant par la valle de la Luna, le lieu le plus reputé de San Pedro. 

Après un long détour et une longue côte, une erreur de parcours nous offre un panorama magnifique sur les volcans, le désert et la fameuse vallée, toute blanche de sel (qu'on dirait presque d'la neige). 

Nous repartons de plus belle sur le bon itinéraire et nous entrons au cœur du canyon. De nombreuses dunes de sables s'étendent devant nous et nous grimperons au sommet de l'une d'entre elles pour profiter du couché de soleil qui rosi les neiges éternelles. Comme judicieusement remarqué par Gabriel, ce spectacle a beau avoir lieu chaque soir, nous sommes ébahis devant la merveilleuse nature et recevons ce cadeau comme un privilège.

 Mais c'est bien beau de regarder le couché de soleil, maintenant il faut pedaler dans la nuit pour rentrer ! Après une nuit de plomb, nous remontons sur nos destriers, le popotin encore endolori de la veille, direction cette fois la laguna Cejar au milieu du désert. Au final, la ballade en vélo sera aussi intéressante que la laguna elle-même, Juju réussissant fièrement à rouler sans les mains ! 

Notre sejour à San Pedro s'achève sur une soirée de franche rigolade car demain, départ pour la Bolivie.

 

Du 8 au 11 avril

Sud Lipez et salar d'Uyuni

Le réveil matin pique un peu après une nuit bien agitée dans la psychose de louper l'heure. En effet, il ne s'agit pas d'avoir un panne d'oreiller car le camion qui nous amène à la frontière passe nous chercher a 7h30.  Après 1h30 de route et un nouveau tampon sur nos passeports, nous rejoignons les chauffeurs et leur 4X4 qui nous accompagnerons durant les 3 prochains jours de l'excursion. Accessible uniquement par ce moyen de locomotion, nous allons découvrir l'une des plus belle région de la Bolivie: le Sud Lipez et le salar d'Uyuni. Après avour avalé un petit déjeuner de roi à 4000m, nous faisons la connaissance de Bismar, notre chauffeur bolivien de 23 ans et de nos 4 compagnons de route, Wiebke et Johanna, allemandes, Amran, anglais et Nedjma, francaise, un joli melting pot!

 La première journée est consacrée à la laguna blanca, dans laquelle la montagne s'y reflète comme dans un miroir, à la laguna verde qui devient verte lorsque le vent mélange les minéraux et à la laguna colorada, dont l'eau rouge sert de gîte et de couvert à des centaines de flamands roses. Tout celà en passant par des termes naturels à 40 degrés et des geysers à 5400m, c'est pas le moment de faire des flexions! 

Nous passerons la nuit dans un hôtel de fortune à 4800m avec pour seul symptôme de l'altitude un petit mal de crâne pour juju, incapable de résister à un cachton de paracetamol! Ca n'a pas été le cas pour tout le monde, notre copine française prise de migraines et vomissements n'a même pas pu garder son petit goûter. La seconde journée nous emmène au pied du salar d'Uyuni traversant de multiples déserts d'altidude avec toujours ces merveilleuses montagnes qui nous rappelle que nous sommes au beau milieu des andes. 

La belle surprise de la journée a été d'apercevoir un train au beau milieu de nulle-part, image irréelle à une altitude proche de celle de mont-blanc. 

La mauvaise surprise de la journée à été les multiples arrêts réparation mais d'après Bismar, "No hay problema"! Nous arrivons malgré tout dans un hôtel entièrement fait de sel ou nous avons la bonne surprise de decouvrir une petite chambre rien que pour nous à 3600m. Troisième et dernière journée,  nous partons a 5h du mat' pour voir le lever du soleil sur le salar le plus grand du monde. Petit point info, un salar est un désert de sel provoqué par l'assèchement d'un lac en altitude. Nous sommes une fois de plus émerveillés par l'infinie étendue plane grande comme 1, 5 fois l'Ille et Vilaine. Les premiers rayons du soleil donnent à ce moment une impression surréaliste. Pour couronner le tout le chauffeur dresse un bon petit déjeuner et on se dit que quand même des petits dej comme ça,  on n'en aura pas des milliers dans notre vie. Toute la journée,  nous nous éclaterons à nous prendre en photo dans ce paysage unique.

Du 12 au 17 Avril

Sucre (ou salé? )

Après le salar, nous découvrons la petite ville d'Uyuni,  dont l'économie repose essentiellement sur le tourisme et l'exploitation du sel. Nous apprécions tout de suite le dépaysement,  claro que si nous sommes en Bolivie! Nous deambulons dans le marché qui remplace nos supermarchés tout en regardant les femmes en habit traditionnel. De longs cheveux noirs rassemblés en deux tresses surmontées d'un joli chapeau melon en équilibre sur le haut de la tête! Elles portent aussi de multiples jupons qui font un popotin d'enfer a la plus mince d'entre elles et par dessus, un tablier. N'ayant pas un grand intérêt pour cette ville nous partons dès le lendemain à Sucre en faisant l'impasse sur Potosi,  la grande ville la plus haute du monde (4200m). Au pied de la mine d'argent la plus fructueuse du monde, Potosi a un lourd passé avec les colonies européennes, dont les mineurs furent exploités jusqu'à la mort d'abord indigènes,  puis africains lorsque ces derniers furent admis comme êtres humains! La mine toujours en activité,  les travailleurs y ont des conditions de travail extrêmement dures et l'espérance de vie n'y est que de 45 ans... de nombreuses agences permettent la visite des mines, nous avons fait le choix de ne pas y participer, mal à l'aise d'un tel voyeurisme. Nous décidons de poser nos bagages quelques jours a Sucre pour profiter un peu de la vie bolivienne dans la ville décrite comme la plus agréable du pays. Ancienne capitale a une architecture coloniale remarquable. 

Si Juju profite des ballades dans la ville et des odeurs du marché coloré,  Jm cependant se meure lentement à l'hôtel en expérimentant sa premiere turista! Le séjour n'est donc pas très animé mais on profite du soleil dans le jardin pour la convalescence du petit mourant. Une fois retapés, nous prenons le bus de nuit pour La Paz où nous avons de grand projets!

Du 17 au 21Avril

La Paz

Le trajet n'est pas de tout repos car un violent orage fait clignoter le ciel dans tous les sens et le chauffeur ne prend pas la peine de ralentir dans les lacets trempés,  on croit bien notre heure arrivée9. Une pluie battante et un froid glacial nous attends dans la capitale bolivienne perchée à 3500m. Etant donné que nous projetons d'y faire 2 treks et que la meteo est au mauvais fixe pour 1 semaine, nos plans semblent dangereusement compromis et la motivation en prend un coup. Très déçus,  nous hésitons à repartir dans la foulée ou attendre que la Pachamama soit de notre côté. Heureusement nous constatons rapidement que le climat de la Paz est très changeant, les 4 saisons y passent dans une journee! Nous reprenons un petit peu de couleur et décidons coûte que coûte de suivre nos plans: El Choro trek, randonnée qui part de 5000m et descends pendant 4 jours jusqu'à 1500m en traversant les Yungas, les forêts sub-amazoniennes, et la fameuse ascension du Huayna Potosi, le cerro de 6000m le plus accessible du monde. Dans nos têtes depuis le debut du voyage, cette montagne de 6088m est un véritable défi pour nous, et plus nous nous rapprochons du but, plus nous hésitons après avoir entendu moultes temoignages d'échecs et de souffrances, sans compter le temps chaotique. Le Choro trek prevu le lendemain, nous nous renseignons auprès de plusieurs agences afin de comparer le sérieux et le coût de chacune. L'une d'entre elle, la Huayna Potosi travel agency, sort du lot.Tenue par un médecin,  leur approche santé nous séduit tout de suite. Les altitudes étant élevées,  il n'est pas rare d'être victime du mal des montagnes qui peut se manifester par de violents maux de tête,  de nausées et de vomissement et dans le pire des cas oedème cérébrale et pulmonaire pouvant entraîner la moooooooort! Autant dire qu'il ne faut pas rigoler. Ce sont aussi les seuls a nous conseiller 3 jours au lieu de 2 afin de nous acclimater au mieux et de nous familiariser avec crampons et piolet le temps d'un aprem. La dernière recommandation change tous nos plans si difficilement mis en place,  car on nous conseille de rester plusieurs jours à la Paz et surtout d'abandonner le Choro trek afin de nous acclimater au mieux a 3500m. A la place, nous décidons de faire une petite excursion au cerro Chacaltaya à 5400m. La nuit qui précède,  cependant, c'est au tour de Juju d'être malade avec petit pic de fièvre d'origine indéterminée. Heureusement, l'excursion ne nécessite pas beaucoup de marche car le bus monte jusqu'à 5200m! Il nous reste une 1 petite heure de marche jusqu'au sommet dans la neige, facile pour Jm, nauséeuse pour Juju. 

Nous décidons de nous lancer dans l'aventure Huayna deux jous plus tard afin de laisser Juju récupérer et à nous 2 de nous acclimater. Pendant ce temps mort, on bouine, on prend des petits cafés et des gouters, on s'essaye sur un petit mur d'escalade,  et on se marre avec Ludo, notre sympathique voisin de palier varois bientôt morlaisien!

C'est parti pour le Huayna Potosi!

(Les boules quand même!)

Du 22 au 24 Avril

Le Huayna Potosi raconté par Juju

 
Si nous avons choisi de ne pas écrire ensemble cette fois-ci, c'est que nos expériences ont été bien différentes et qu'il était impossible de parler d'un vécu commun. Ayant été une étape intense pour moi, j'ai tenu à mettre ca par écrit pour m'aider à me rappeler chaque moment mais aussi pour ne jamais oublier. Jm pensait qu'il serait bien que je vous en fasse part alors voici ma version...
 
L'expérience du Chacaltaya ayant été une épreuve, rien ne me met en confiance pour l'ascension du Huayna Potosi mais quelque chose en moi me dit que je dois tenter l'expérience. Je sais que la dernière partie du trek et la plus difficile et, avant le départ, je revois mes objectifs: 5900m ce serait déjà génial et je ne veux pas me mettre en danger. Le jour J, nous allons bien, plus de maladie, et nous sommes contents de nous lancer dans l'aventure et de ne plus avoir a nous poser milles questions. Rendez-vous à l'agence,  on paye l'excursion, on fait la connaissance de Juan,  le guide bourru avare de sourire, nom de djeu, ca va pas rigoler! Direction ensuite le locale ou nous essayons chaussures de neige, crampons, piolet, pantalon et veste.  Ca y est on est dedans! Après 1h30 de voiture en compagnie de Max, un italien extraverti et bavare comme pas possible (on se dit qu'on a tiré le gros lot), on arrive au premier refuge a 12h30, a 4700m. Lili, la cuisinière, et Juan nous servent à manger car cet aprem, on commence l'initiation.  Matos dans le sac, nous marchons 1h dans le cœur du massif du Huayna jusqu'à d'immenses glaciers. Le guide nous apprend comment marcher dans la neige et sur la glace avec les crampons et les piolets. C'est tres ludique et on se marre bien.

La deuxième partie consiste à escalader une falaise de glace avec 2 piolets. Là c'est plus chaud mais on est assurés par Juan, donc tout va bien, même Jm combat son vertige,  et on est fiers de pouvoir faire ca avec si peu de bagages.

 De retour au refuge, la soupe est servie à 17h30, la soirée va être longue,  d'autant que ça caille là dedans! Même le feu ne réchauffe rien du tout et a 20h, on est mieux dans les duvets!
Le lendemain, Jm a un léger mal de tête, moi, toujours rien et la matinée se passe tranquilement à lire au soleil (en doudoune quand même!), devant un beau paysage de lacs et de montagnes.

Une fois le repas englouti et les sacs bouclés,  nous partons en direction de notre 2ème refuge à 5300m. La premiere heure et demi, ce n'est qu'une rando tranquile en salomon, mais sous la neige. Ensuite, nous chaussons les crampons et là ça change d'allure.  L'ascension à flan de falaise nous coupe le souffle, c'est déjà dur, mais je tiens le rythme qui à l'air d'être bon puisqu'on arrive au refuge en 2h30 ce qui est apparemment rapide.

On est trempés et bien contents de pouvoir se mettre au sec dans un refuge vétuste de 15m2. Cinq matelas par terre, cinq un mètre au dessus et de quoi chauffer la soupe!

Le deuxième guide, Mario, nous rejoint pour le lendemain. A 18h, c'est dur de dormir mais nous finissons par sombrer avec l'angoisse de nous réveiller malade. Les australiens qui lavaient faits la veille, avaient dus rentrer au refuge de 4700m dans la nuit,  tellement ils etaient malade. Max semble agité et même s'il dit que tout va bien,  il prend de la coca (plante excitante sensée reduire les effets négatifs de laltitude) à 23h, et se retourne dans tous les sens. A 1h du mat' nous nous levons pour l'ascension.  La tête de Jm resonne un peu, douleur rapidement oubliée après 1g de paracetamol. Moi, je ne ressens plus rien depuis mon comprimé de 9h30. Première victoire,  on est trop heureux d'avoir au moins la chance de se lancer dans l'ascension.

(C'est dur hein?)

Je suis encodée à Juan devant moi et Jm derrière. Max est encordé a Mario. La première heure se passe bien, le rythme me convient. C'est parfois un peu dur, mais les pauses régulières me permettent de récupérer. Nous créons progressivement un écart avec Max qui après 1h30 a vomi et est très pâle. Finalement, on ne le reverra plus car trop malade pour poursuivre l'ascension. Après 2h de montée,  je me sens de plus en plus fatiguée et le glacier que nous devons escalader finit de m'achever. Une voyageuse rencontrée à Sucre nous avait dit qu'en haut du glacier, noys serions dejà à 5900m et qu'il ne resterai que la crête difficile. Objectif atteind? Je demande confirmation à Juan sur la progression du trek, mais il me répond que nous ne sommes qu'à la moitiée, merde... Je suis déjà cuite et nous ne sommes qu'à 5700m. Objectif 5900m en tête,  je persiste et on repart après une bonne pause. Chaque pas me semble peser une tonne et lorsque je lève la tête, je vois les frontales de ceux qui nous précèdent de plus en plus haut. Ca me donne la nausée tellement je suis découragée alors je m'interdis de lever la tête et me concentre sur les traces de pas de Juan dans la poudreuse. Mon cœur s'emballe tous les 5 pas et je dois alors m'arrêter pour reprendre mon souffle. J'ai mal au ventre et j'ai le visage tellement gelé que je ne peux plus parler (ce qui fait bien marrer Jm). A 5800m, j'ai trop mal, je suis trop faible, je vais vomir ou me faire dessus je ne sais pas mais ca ne va pas du tout. N'ayant presque pas mangé avant le départ, je me dis que ce serait peut être bien de le faire. Je mange 1/3 de barre au quinoa, difficilement avalée mais je me force. Dans le froid,  mes levres sont paralysées.  Juan me montre un lumière au loin et me dit que est 5900m, on y va et selon mon état,  si ca ne va pas mieux, on redescent. C'est reparti, et je sens que je reprends des forces. Les pas se font moins lourds et je n'ai plus mal au ventre,  l'hypoglycémie est passée. Les côtes se succèdent,  les pauses aussi. Je ne fais plus attention à rien ni personne. 5900m c'est tout ce qui compte et nous y voilà enfin. L'ascension est dure mais cette fois j'arrive à récupérer à chaque pauses. D'ici on voit le sommet, enfin. La compet' qui est en moi me dit que je peux le faire. Jm va super bien, on dirait qu'il fait le sentier des doiniers à Dinard! Les deux dernieres côtes qui mènent au sommet sont les pires, tellement raides qu'elles me font peur mais je veux essayer. Je dis à Juan que je veux le faire, mais j'aurai besoin de pauses. La premiere côte est terrible, je fais milles arrêts et nous ne sommes pas les seuls à en chier mais néanmoins les derniers de la file. La vue du sommet me donne la force d'avancer mais je ne me souviens persque plus de cette partie. A 10m de l'arrivée je craque, je pleure, je n'en reviens pas d'avoir réussi et je ne peux plus avancer, les nerfs lâchent. Jm m'encourage et me dit qu'on y est, je lui dis que je sais mais je n'arrive plus. Je cris un coup et je repars le visage en larme. On y est, j'ai réussi,  juste pour le lever du soleil. On est au dessus du monde, le ciel est clair car les nuages sont loin en dessous de nous. Il fait un froid de canard mais je suis si fière de moi. Jm est à côté de moi et m'embrasse, je n'arrive pas à réaliser.




 
La descente jusqu'au premier refuge se fait en 1h et on a des ailes. Le soleil brille fort maintenant et illumine tout autour de nous les sommets enneigées, c'est magique.  Nous rejoingnons Max et Mario qui se sont arrêtés au glacier et a peine le temps de faire nos sacs, nous repartons déjà pour le second refuge de 4700m. On est crevés et la descente d'1h30 est un supplice, même pour Jm. Mais maintenant, on s'en fout de tout ça,  on a réussi à grimper un 6000m.

(Fiers d'eux les loulous avec leur pote Huayna derriere)

Du 26 au 29 Avril

Lac Titicaca, Copacabana et l'Isla del Sol

Rien de tel qu'un bon Titicaca pour récupérer de notre sommet. Nous avons prévu de passer quelquelques jours à Copacabana, sur les rives du plus grand lac d'altitude du monde niché tout de même a 3800m. C'est tellement grand qu' on se croirait presque en bord de mer, ca fait du bien après de mois de montagnes! Soleil, farniente et cocktails sont au programme des deux premiers jours (toujours agrémenté d'une petite polaire car malgré les apparences, nous ne sommes pas au niveau de la mer et les soirée sont fraiches! On se croirait à Saint-Malo...). 

De nouveau sur pieds, nous embarquons pour le berceau de la civilisation Inca, l'lsla del Sol. L'île se parcourt uniquement à pied sur les chemins construits par les Inca et qui restent un très bon état. Toujours habitée aujourd'hui l'économie de l'île est principalement basée sur l'agriculture et le tourisme. Après 2h de bateau,  nous acostons sur l'une des nombreuses baies au nord de l'île.  Nous avons prévu de marcher toute la journée sur la crête, et oui ici aussi c'est bien vallonné mais les Incas avaient tout de même réussient à y construitre de magnifiques chemins, dont celui que nous empruntons pour rejoindre le Sud. Toute au long de la journée nous avons une vue imprenable sur le lac agrémenté de pauses archéologiques des nombreux sites Incas de l'île comme la table de pique-nique en pierre, autrefois utilisé pour les sacrifices humains! 

Nous dormirons dans une petite auberge de fortune mais avec vue sur le lac et l'Illampu, le sommet enneigé de l'autre côté.  


Nous nous sentons de plus en plus immergé dans la mémoire Inca,  et ca ne fait que commencer car le lendemain, nous partons en direction de leur capitale, Cuzco au Pérou. Tchao Bolivia!

A vos avis!

pas de mots.....ou alors chapeau bas

marytata 03/05/2015
Que d' émotion en vs lisant et vs voyant....merci de ns faire partager votre périple. On vs embrasse fort

!!

Maud 30/04/2015
Waouh!

!

Sébastien 29/04/2015
Chapeau !

Amé 25/04/2015
Alors alors comment ça c'est passé votre super méga ascension???
Hâte de vous lire et de voir vos photos...
On vous embrasse fort

Re:

Maud 27/04/2015
On veut les photos, les photos, les photos!! Et les commentaires!!

photos

Guylaine 23/04/2015
Continuez à nous faire partager vos photos. Elles sont magnifiques ! Bisous à tous les 2

Le passage de l'Argentine au Chili... une autre fois...

Pepe y Mariví 10/04/2015
Comment ça va, nos enfants de voyage?
Hacía ya bastantes días que no leía vuestro blog y hoy que lo abro veo que lo vuestro son los problemas con el paso de Argentina a Chile... ¡ y nosotros no estábamos ahí ! (ja, ja, ja...)
Respecto a la nota anterior de "Valpo" también a nosotros nos resultó fascinante con sus colinas y murales coloristas... ¡pero hace tanto tiempo! (por cierto, no sé si no entiendo bien la idea o hay un error en la frase "La ville entière est un musée et nous apprécions le contraste entre le plus gros port d'argentine où s' affairent paquebots et camion, et les rues a l'ambiance bohemienne" ¿no debiera ser "le plus gros port de Chili"?
Nos alegramos de que sigáis bien y disfrutando de vuestro magnífico viaje.
¡Disfrutad! Un abrazo

Bonne Fête Julie !

Marine 08/04/2015
Un petit coucou de Lamballe où le soleil fait enfin son apparition (ça y est c'est le printemps !)
Et oui ici on a le temps de regarder son calendrier pour compter les jours jusqu'aux prochaines vacances.

Profitez bien en haut de vos montagnes ! Et n'y restez pas congelés, comme vous avez pu le constater la gnôle ne sauve pas du gel à plus de 4000 m !

Re: Bonne Fête Julie !

JM 14/04/2015
Merci Marine pour ton petit message ! Bonjour à Lamballe depuis Sucre en Bolivie, ou nous on compte les jours qu'il nous reste de vacances...

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